Contribution au débat sur la vaccination obligatoire Professeur Michel Goldman 23 janvier 2022

Article écrit par le Professeur Michel Goldman

Les objectifs de la vaccination obligatoire

1. Limiter le nombre de cas sévères responsables de la surcharge et de la désorganisation des hôpitaux dont souffrent le personnel soignant et les malades atteints d’autres affections.

2. Freiner la transmission du virus pour :

2.1. Étaler dans le temps l’exposition des personnes vulnérables (voir ci-dessus) ;

2.2. Réduire la surcharge des systèmes de contact tracing et de testing ;

2.3. Limiter les quarantaines et le nombre d’arrêts de travail pour cause de COVID-19, sources de perturbations majeures dans les écoles et les entreprises ;

2.4. Accélérer la levée des entraves à la reprise d’une « vie normale ».

 

Qu’en est-il de ces objectifs face au variant Omicron responsable aujourd’hui de pratiquement toutes les nouvelles infections ?

1. Limiter le nombre de cas sévères :

1.1. Les vaccins à ARNm disponibles restent très efficaces mais nécessitent un rappel, idéalement après 3 mois ;

1.2. Le nombre de cas sévères diminuent progressivement car la proportion de personnes protégées par la vaccination et/ou l’infection antérieure augmente, et le variant endommage moins les poumons ;

1.3. Parmi les cas sévères qui persistent, un nombre significatif touche des personnes immunodéprimées chez lesquelles les vaccins sont inefficaces.

2. Freiner la transmission de ce variant extrêmement contagieux

Les vaccins ARNm disponibles sont relativement peu efficaces pour empêcher les infections asymptomatiques ou bénignes ; l’explosion actuelle du nombre de cas dont beaucoup surviennent chez des personnes complètement vaccinées le démontre.

Conclusions

1. Si l’importance d’une couverture vaccinale la plus large possible reste incontestable pour prévenir les cas sévères et limiter le nombre d’arrêts maladie pour cause de COVID-19, le bénéfice de rendre la vaccination obligatoire s’est considérablement réduit depuis l’arrivée du variant Omicron ;

2. Outre les obstacles à surmonter bien soulignés par le Comité consultatif de Bioéthique, la population est en droit de s’interroger sur le bien-fondé d’imposer la vaccination obligatoire aujourd’hui alors que les vaccins disponibles sont mal adaptés au virus en circulation ;

3. Le débat reste utile de manière à définir les conditions dans lesquelles une vaccination obligatoire pourrait être imposée si un nouveau variant ou une pandémie causée par un autre virus devait surgir ;

4. Une plus grande attention devrait être portée à la protection des personnes immunodéprimées qui ne peuvent bénéficier des vaccins pour se protéger.

 

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Voir aussi sur RTBF Auvio l’émission du Centre d’Action Laïque sur les enjeux éthiques de la vaccination, diffusée ce jour sur la RTBF

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